Ah un sujet pile pour moi aussi !
Il y a deux périodes historiques que j'affectionne plus que les autres : le dix-huitième et la première moitié du 20e. Les Lumières et la montée des périls, en somme.
Ce sont deux périodes fécondes pour l'art et la philosophie, deux périodes où on s'est posé avec une particulière accuité la question du sens de la vie, de l'Homme, de sa place dans la société, de sa liberté. On s'est battu, on a débattu, on a crée des Hommes nouveaux et inventé avec un bonheur inégal de nouveaux systèmes politiques. Périodes également instables où valeurs et gouvernements dansaient sur des volcans.
J'aime ces deux périodes en ce qu'elles nous nourrissent car leurs idées et leurs questions sont restées pertinentes aujourd'hui. La voix des Lumières porte : des textes comme le Traité sur la Tolérance, la déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen, le célèbre "le bonheur est une idée neuve en Europe" de Saint-Just, ont encore une belle résonnance à nos oreilles. Quant au premier 20e siècle, c'est une époque marquée par la révélation de la guerre et du néant, de l'aspect mortel des civilisations (cf le beau texte de Valéry) qui se pose la question de détruire et de réinventer. J'aurais aimé voir tout cela : être à Sans-Souci aux dîners de Voltaire avec Frédéric de Prusse, voir Diderot rédiger l'Encyclopédie, assister à une séance d'écriture automatique avec un cercle de poètes surréalistes, faire la guerre d'Espagne avec Malraux et les brigades internationales, bref....
Mais notre époque m'intéresse aussi, elle est si riche de questions, de problèmes à résoudre, de possibles, que je ne regrette pas d'y être née.